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L’engagement associatif: pour les autres, mais aussi pour soi

Les résultats de plusieurs études le confirment : l’engagement associatif est une source d’épanouissement personnel1. Générateur de bien-être, il serait même bon pour la santé2 !

Comme toute association sans but lucratif, qu’elle soit professionnelle ou caritative, la CBTI a besoin de forces vives pour avancer. En prévision des élections de notre conseil d’administration, en mars prochain, je me suis donc plongé, tête la première, dans quelques-uns des nombreux travaux et articles traitant du bénévolat. Objectif avoué : mettre brièvement en lumière ses avantages pour – je l’espère – susciter quelques vocations.

L’engagement bénévole pourrait se définir comme l’investissement d’une personne désireuse de donner un peu de son temps, de son énergie, de son inventivité à une cause « extérieure ». Un élan de générosité qui dépasse, en quelque sorte, l’impulsion du moment pour s’étaler sur le long terme.

La littérature3 distingue six grandes catégories de motivations chez les bénévoles : valeurs (solidarité, altruisme, idéalisme), compréhension (d’un domaine d’activité, d’une cause), amélioration de l’image de soi (estime de soi, développement psychologique, sentiment d’utilité), protection (lutte contre le stress, échanges), carrière (entrée dans un secteur, réseautage) et sociabilité (besoin d’appartenance, liens humains).

Ceux qui s’intéressent à la psychologie auront indiscutablement fait le lien avec la célèbre pyramide des besoins fondamentaux de l’être humain selon Abraham Maslow4 : une fois satisfaits nos besoins physiologiques (respiration et alimentation), puis matériels (ressources, logement, santé), nous éprouvons tous le besoin de nous sentir entourés d’abord par un cercle d’intimes, puis par un tissu social ou professionnel qui nous donne le sentiment de notre place et de notre justification. Cette appartenance étanche le besoin de confiance en soi, et donne le sentiment d’être respecté et apprécié. Au-delà, ce sont les valeurs morales qui apparaissent cruciales. Elles se concrétisent notamment dans le bénévolat, qui nous donne une occasion de nous sentir « agissants » sur le monde environnant. C’est à ce titre qu’il est épanouissant.

Et notez bien que l’âge n’a rien à y voir ! Que les jeunes membres qui croient le bénévolat réservé aux professionnels en fin de carrière se détrompent. Au-delà des avantages précités, le bénévolat favorise aussi l’acquisition de nouvelles compétences, d’un nouveau « skill set », qui s’avère en tous points profitable à ceux qui abordent le monde du travail : travail d’équipe, capacité de se remettre en question, techniques d’argumentation ou tout simplement vivre-ensemble. À ce titre, l’engagement bénévole est une façon de poursuivre sa formation et de gagner en expérience.

Très bien, me direz-vous, mais concrètement ? La Chambre belge des traducteurs et interprètes offre une multitude d’opportunités de concrétiser ces objectifs. Prenons deux exemples, parmi tant d’autres : le volet « formation continue » et le volet « représentation ». Le premier permet d’en savoir plus sur les lacunes et les aspirations du marché professionnel en matière de formation continue, d’entrer en contact avec des experts de différents domaines, de se familiariser avec l’organisation d’ateliers, avec la gestion du calendrier et de contingences pratiques, de s’initier aux outils électroniques d’organisation de webinaires, etc. Les activités dites de « représentation », qui s’articulent autour de notre présence au sein d’organes interprofessionnels, offrent la possibilité d’échanger avec quantité d’homologues d’autres professions libérales (avocats, architectes, experts-comptables, etc.), de prendre la parole en public lors d’assemblées, de développer des points de vue pour défendre les intérêts de la profession, etc. Bref, autant d’expériences aussi enrichissantes que gratifiantes.

Et pourtant, nous peinons à trouver des bénévoles pour nous aider dans nos actions. Vous êtes sensible à la cause des traducteurs jurés ? Vous aimez écrire ? Vous avez le sens de l’organisation ? Vous êtes passionnés d’informatique ? Rejoignez-nous, nous trouverons le moyen de faire correspondre l’offre à la demande ! La seule condition est d’apprécier le travail d’équipe constructif et d’avoir un peu de temps à donner pour faire évoluer l’association et, à travers elle, la profession.

La période des fêtes – et des bonnes résolutions (!) – approchant, le moment est peut-être bienvenu pour réfléchir à votre possible implication dans l’association, que ce soit à l’intérieur ou en dehors du conseil. Qui sait… Sachez en tout cas que nous formons une équipe complémentaire, qui travaille avec efficacité, dans la bonne humeur et en deux langues.

Je me tiens quoi qu’il en soit à votre disposition pour répondre à toute question. En attendant, permettez-moi de vous adresser à toutes et tous, au nom de la Chambre belge des traducteurs et interprètes, de très belles fêtes de fin d’année et d’ores et déjà le meilleur pour 2019, sur le professionnel, personnel et… associatif !

Guillaume Deneufbourg
Président de la CBTI


1 DANSAC, C. et al., Renouvellement et rajeunissement des instances bénévoles dirigeantes : Rapport terminal sur les travaux de recherche menés dans le cadre du projet REBDA, 2013.
2 RAMOS, R. et al., Busy Yet Socially Engaged: Volunteering, Work–Life Balance, and Health in the Working Population, Journal of Occupational and Environmental Medicine, 2015.
3 CLARY, G., & SNYDER, M., The Motivations to Volunteer: Theoretical and Practical Considerations, Current Directions in Psychological Science, 8(5), 156–159, 1999
4 MASLOW, A. H., A theory of human motivation. Psychological Review, 50, 370–396, 1943