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La CBTI renonce à « sa » formation juridique pour traducteurs-interprètes jurés

Comme vous le savez, conformément à l’arrêté royal du 30 mars 2018 relatif aux formations juridiques visées à l’article 25 de la loi du 10 avril 2014 et visées à l’article 991octies, 2°, du Code judiciaire, tout traducteur et/ou interprète juré (déjà en place) doit suivre une formation déterminée à l’article 4 de cet arrêté royal et justifier de ses connaissances juridiques en réussissant une évaluation portant sur chacun des modules du programme de formation précisé.

Depuis quelque temps, plusieurs universités belges offrent une formation en connaissances juridiques répondant aux exigences de cet arrêté royal et nous nous en réjouissons. Plusieurs de nos membres ont suivi ces formations et s’en sont dits très satisfaits.

Vous n’ignorez pas non plus que la Chambre belge avait décidé, dans les premières heures du projet d’arrêté royal, de proposer elle aussi sa formation, qu’elle envisageait de dispenser en grande partie sous la forme de webinaires. L’objectif de cette initiative n’était pas de faire concurrence à nos partenaires du monde académique, mais bien d’offrir une solution alternative aux professionnels qui se disaient très inquiets de l’impossibilité de suivre la formation juridique légalement requise en raison des difficultés pratiques liées à leur situation de professionnels en exercice. Il n’est en effet pas évident, voire impossible, pour des professionnels établis, qui habitent parfois loin des centres universitaires, dans des communes mal desservies par les transports en commun, de se libérer en soirée ou le week-end pour « retourner sur les bancs de l’école ». Prenons l’exemple des traducteurs résidant en province du Luxembourg… Pour permettre à l’ensemble des professionnels de suivre la formation exigée par la loi, la CBTI avait ainsi opté pour cette formule « à distance ».

Après plusieurs mois de réflexion, nous devons toutefois admettre que nous peinons à organiser une telle formation, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que nous restons tous des bénévoles et que la CBTI manque de moyens pour abattre le travail considérable que représente un tel projet. Ensuite, parce qu’une bonne partie des enseignants envisagés ont déjà été recrutés par les universités et que ces dernières ne semblent pas toujours très enthousiastes à l’idée de partager leurs forces vives, ce que nous nous efforçons de comprendre. Plusieurs enseignants ont ainsi décliné notre proposition de collaboration, au motif de leur rattachement à une faculté universitaire.

La CBTI a donc décidé d’abandonner son projet de formation en connaissances juridiques et de rediriger les professionnels qui le souhaitent vers les instituts de formation reconnus par le SPF Justice. À cette fin, nous reprendrons prochainement sur notre site Web les coordonnées desdits instituts.

Dans un courrier envoyé aux universités, nous avons insisté sur les difficultés rencontrées par les professionnels en exercice et invité les instituts de formation qui en auraient les moyens (techniques et financiers) à envisager une formation à distance qui permettrait aux TIJ de suivre cette formation qui leur est indispensable. Nous avons précisé que ces webinaires sont aussi la seule solution pour les TIJ vivant à l’étranger et souhaitant prêter serment en Belgique (possibilité prévue par la loi).

Soyez assurés que la CBTI a mis tous les moyens en œuvre pour mener ce projet à bien. Toutefois, en dépit de notre bonne volonté, il nous faut pouvoir admettre que nous ne pourrons pas organiser cette formation.

Sachez que la CBTI reste à votre entière disposition pour toute information relative à la formation juridique et à d’autres volets de la vaste question des « traducteurs-interprètes jurés ».